» L’invention  » du vin est sans doute due au hasard. Il est produit à partir du fruit de la vitis vinifera, dont le jus fermente naturellement.
Son histoire commence au Néolithique. La vigne sauvage est alors domestiquée et des solutions trouvées pour limiter la fermentation du raisin. La présence de résine de térébinthe, identifiée dans des céramiques découvertes en Iran, a permis d’authentifier les premiers vins. En effet, cet agent conservateur qui parfume le vin, l’empêche surtout de tourner en vinaigre. Il y a 8000 ans, les hommes produisaient, stockaient, consommaient et échangeaient déjà du vin dans les régions montagneuses du Moyen-Orient. Son goût incomparable et l’ivresse qu’il procure font du vin le symbole des plaisirs terrestres ou célestes : au banquet, à la table des Rois et des Dieux, bonne chère rime avec volupté de la chair. Très tôt, les excès qu’il engendre obligent à réglementer sa consommation : selon les lieux et les époques, le vin est bu pur ou mêlé d’eau, en commun ou en solitaire, réservé à une poignée de privilégiés ou interdit aux femmes. Dans l’Antiquité, le bon usage du vin distingue les cultures  » civilisées  » des peuples  » barbares  » : Perses, Thraces ou Celtes, incapables de juguler leur soif tels les satyres de la mythologie grecque. Le vin ressemble au sang, liquide vital qui symbolise les liens d’hérédité et d’alliance. A ce titre, il est le privilège des divinités et des puissants. Boire, partager le « sang de la terre « , permet de s’approprier une part de l’immortalité. D’Osiris au Christ, en passant par Dionysos, le vin est l’emblème des Dieux qui renaissent. Offert en libation ou gracieusement dispensé lors des festins, il est l’instrument du pouvoir. Le souverain et les élites se distinguent par la possession de somptueux services à boire, exhibés de leur vivant lors de banquets et emportés dans le secret de leur tombe.